Olivier Voisin, alumni Polyvia Formation et entrepreneur engagé socialement

Après un Bac professionnel et un BTS, j’ai suivi une formation à l’ISPA de 1991 à 1993, ce qui m’a vraiment préparé à l’entrée sur le marché du travail. Mon diplôme en poche, j’ai été embauché par la société Tupi à La Ferté-Bernard pour m’occuper du secteur plasturgie. C’est dans cette entreprise que j’ai fait la connaissance de Jérôme Brun, le directeur technique, avec qui j’ai ensuite lancé NATTA. 

Nous nous sommes associés à 50/50 avec Jérôme Brun pour créer cette entreprise en 1994. Notre volonté était de transformer des caoutchoucs en élastomères thermoplastiques. Nous sommes vraiment partis de zéro, en achetant seulement deux petites presses à injecter.  Au bout de 6 mois, Jérôme a décidé de quitter l’aventure, donc j’ai repris ses parts et j’ai continué en me concentrant sur l’injection et la sous-traitance. Tout n’a pas toujours été simple, mais nous avons su évoluer petit à petit, pour arriver à 48 salariés aujourd’hui.

L’entreprise fonctionnait sur un modèle économique et social classique, mais à notre 20ème anniversaire, j’ai fait le choix de changer pour un modèle plus équitable : celui de l’entreprise libérée. Il n’y a plus de véritable hiérarchie, ce qui enlève un certain nombre de contraintes et donne beaucoup plus d’autonomie aux équipes. En plus de cela, 20% du résultat brut d’exploitation est partagé de manière égalitaire avec l’ensemble des salariés.

Après une première phase de surprise, le changement a été bien intégré. Aujourd’hui l’ambiance est agréable, tout le monde se sent plus impliqué dans la production et chacun se rend compte de son rôle dans le fonctionnement de l’entreprise et de ses responsabilités.

J’ai eu l’opportunité il y a 11 ans de reprendre cette société avec Olivier Remoissonnet , qui est le dernier fabricant français de brosses à dents. L’entreprise s’était tournée vers la délocalisation et faisait face à des difficultés, c’était donc un vrai challenge ! Nous avons fait revenir toute la production en France et nous avons commencé à reconstruire, à revaloriser le savoir-faire français. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires a pratiquement doublé. Nous fabriquons 8 millions de brosses à dents et nous sommes leaders des ventes sur le réseau bio. Cette aventure est la preuve qu’un produit d’usage quotidien et peu cher peut encore être fabriqué en France.

Créer une entreprise n’est pas toujours simple. Il ne faut pas avoir trop de contraintes. J’ai eu la chance de me lancer jeune, je n’avais pas d’engagements familiaux ou financiers, donc le risque pour moi était faible. Il ne faut pas hésiter à échanger avec des personnes qui sont passées par les mêmes étapes. Fonder sa société est une aventure incroyable, je ne pourrais pas imaginer une plus belle carrière !