Plasturgie, la profession se féminise-t-elle ?
Portrait d’Oulimata Kane qui termine un parcours d’ingénieure Plasturgie et matériaux composites sur le campus d’Alençon.

Quel a été votre parcours de formation ?
Originaire du Sénégal, j’ai décidé de poursuivre mes études à l’étranger. J’ai alors choisi le DUT mesures physiques à Evreux. C’est là que j’ai entendu parler de Polyvia Formation. Nous avons visité le camion de la plasturgie et cela m’a donné envie d’en savoir plus. Je savais que je voulais poursuivre par un cursus d’ingénieur. J’ai ensuite hésité avec l’ITII de Normandie, mais j’ai choisi Polyvia Formation.
Quel regard portez-vous sur l’apprentissage et sur le rôle du tuteur d’entreprise ?
Le choix de l’apprentissage a vraiment pesé dans ma décision lorsque j‘ai quitté le Sénégal : en raison de la rémunération et parce que l’on gagne énormément en pratique et en expérience. En DUT, le stage m’a permis d’appréhender le fonctionnement d’une entreprise.
Mais l’apprentissage, c’est encore mieux : on peut appliquer directement en entreprise la théorie apprise en cours. En cela, mon tuteur m’a beaucoup aidée, notamment en première année d’ingénieur, car il y avait plein de nouvelles matières à découvrir. Mon tuteur était le chef du bureau d’études chez Plastitek, il m’a montré les différentes étapes de conception, expliqué l’utilisation des logiciels, m’a accompagnée et soutenue.
Comment voyez-vous la place des femmes en plasturgie ?
Je pense que l’industrie a encore des efforts à faire pour accueillir les femmes. Par exemple, je suis la seule femme aujourd’hui dans mon bureau d’études, mais j’ai été très bien accueillie. On m’a encouragée et je pense que j’ai eu de la chance. Il n’y a cependant pas de raison de faire de différences entre hommes et femmes.
Le choix doit porter sur le parcours du candidat, ses compétences, son expertise et c’est tout. De mon point de vue, les femmes dans ce secteur ont des atouts, car elles sont plus posées, elles observent et réfléchissent avant d’agir. Je comprends que l’on puisse avoir peur d’intégrer ce type de formations, mais il faut se donner les moyens et dépasser les idées reçues. Ce n’est pas grave si l’on ne connait pas le vocabulaire précis, les formateurs sont très accessibles, ils sont là pour que l’on réussisse.
Nous sommes les ingénieurs de demain ! Le stage international en deuxième année d'école d’ingénieur que j’ai effectué en Roumanie m’a aussi permis de confirmer que la femme a bel et bien sa place dans la plasturgie.
Que pensez-vous de la diversité culturelle au sein de notre filière ?
Dans notre promotion, la diversité culturelle est très présente, c’est une grande richesse, cela nous donne une ouverture sur le monde. Nous travaillons souvent en binômes pour les travaux pratiques, il y a toujours un mélange des origines : Sénégal, Cameroun, Algérie, Maroc, Tunisie, France, etc. Il y a aussi une variété des parcours de formation : certains viennent d’écoles prépa, de BTS, de DUT, de licence professionnelle. C’est tout cela qui permet d’élargir notre champ de vision.
Quels sont vos projets professionnels ?
La plasturgie propose des métiers d’avenir, notamment autour du recyclage avec de nombreux débouchés. D’ailleurs après ce diplôme d’ingénieur, j’envisage la formation d’Executive Master recyclage des matières plastiques et économie circulaire, toujours avec Polyvia Formation. On peut la suivre aussi bien en étant étudiant que salarié, ce qui me convient car j’envisage aussi de rester travailler à Plastitek.

