[INTERVIEW] Jérémy Thiebaut, un apprenti épanoui
La plasturgie a été sa boussole et l’a mené, grâce à sa motivation et son implication, sur le chemin de la réussite. On dit souvent que la vie n’est qu’une question de rencontre. Jérémy a rencontré la plasturgie et la plasturgie en est ravie ! Il y a des histoires qui méritent d’être racontées !
Jérémy, pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?
Lorsqu’en seconde j’ai dû choisir une filière, je me suis orienté vers une filière économique. Cela me plaisait mais je ne me sentais pas à ma place. A la même période, j’ai dû être déscolarisé pendant un an pour des raisons de santé. J’étais ensuite un peu perdu, j’ai essayé de trouver du travail, de me rendre utile mais pas facile en tant que mineur. J’ai par la suite intégré l’Ecole de la deuxième Chance, une structure accompagnant les jeunes en difficulté et sans diplôme, ce qui m’a permis de prendre en main mon avenir. J’ai pu me remettre à niveau dans les matières générales,mais surtout, j’ai repris confiance en mes capacités scolaires et professionnelles.
A 20 ans, j’ai intégré le Cirfap en Bac pro Plastiques et Composites, que j’ai effectué par alternance dans l’entreprise Babolat à Lyon. Avec une mention très bien, j’ai été classé deuxième au niveau régional. J’avais envie d’aller plus loin, j’ai donc continué en BTS Europlastics et Composites chez IPC à Oyonnax. Ces deux ans d’alternance m’ont permis d’accroître grandement mes compétences techniques et ainsi obtenir les meilleurs résultats au niveau national. Aujourd’hui, à 24 ans, je suis apprenti chez Plastic Alpes, un transformateur de matières plastiques situé à Monceau en Isère, sur un cursus ingénieur au sein de l’Insa Lyon, partenaire du Cirfap, en filière Génie Mécanique Procédés Polymères Avancés.
Comment avez-vous connu la plasturgie?
J’ai découvert la plasturgie par le biais de ma conseillère d’orientation à l’Ecole de la deuxième Chance qui travaillait en partenariat avec le Cirfap. J’étais à la recherche d’un domaine dans lequel m’investir, mais qui me permette également de trouver une certaine indépendance. Et c’est ce que permettait le Bac pro Plastiques et Composites, grâce à l’apprentissage. J’ai alors été visité l’atelier du Cirfap de Lyon, en compagnie d’apprentis de la formation, qui m’ont parlé de leurs cours, ainsi que de leur travail en entreprise. Cela m’a tout de suite attiré car la formation répondait à mes attentes.
Quelles sont les spécificités de votre métier qui vous passionnent le plus ?
Ce qui m’a immédiatement fait aimer ce travail, encore aujourd’hui, c’est la diversité de connaissances qui existe dans la plasturgie. Un bon plasturgiste, c’est une personne qui connait les machines, les matériaux, les outillages, et les process. Il y a également, une importante partie de gestion, d’organisation et de management, avec les méthodes et le savoir-être que cela comprend. Un plasturgiste est une personne polyvalente, avec des compétences transversales variées. Cette étendue de connaissances qu’il est possible d’acquérir, cet apprentissage constant même après l’école, c’est ce que j’aime, dans mon métier.
Dans un contexte de « plastic bashing »fort, que diriez-vous à une personne qui souhaite s’orienter en plasturgie ?
Il ne faut pas s’arrêter à ce que disent les média, il est important de savoir prendre du recul et chercher l’information. La dégradation de notre environnement et le réchauffement climatique sont des conséquences de l’activité humaine. Celle-ci ne se limite pas à la production d’objets en plastiques. Il faut repenser en profondeur notre manière de produire et surtout de consommer. Pour avoir travaillé sur la problématique du recyclage, je peux affirmer que la filière est très concernée par ces enjeux et travaille quotidiennement à trouver des solutions. Cependant, il faut bien garder à l’esprit que la matière plastique, de part ses propriétés techniques, sa recyclabilité, et sa malléabilité chimique, est une matière qui a permis des révolutions majeures dans notre quotidien, et possède, aujourd’hui encore, un très bel avenir.
En quelques mots, pourriez-vous résumer ce que représente l’industrie Plastiques et Composites pour vous ?
L’industrie Plastiques et Composites est pour moi le secteur de toutes les opportunités : chacun, à son niveau, peut apporter ses compétences pour oeuvrer au développement de la filière, et être récompensé à la hauteur de son engagement. C’est un milieu convivial où des liens se créent, entre différents métiers, entre entreprises, et entre pays. Enfin, c’est un secteur d’avenir, précurseur dans une transition écologique majeure.
Si c’était à refaire, que changeriez-vous ?
Je ne changerai rien car je suis satisfait de mon parcours. Les obstacles m’ont permis de me dépasser et d’intégrer une école d’ingénieur, ce que je n’aurais pas cru possible il y a cinq ans.
Vous avez la possibilité de choisir où vous serez et à quel poste dans 10 ans, que choisissez-vous ?
Je ne suis pas encore certain de ce que j’aimerais faire après mes études, donc 10 ans, c’est une longue projection ! Ce qui est certain, c’est que je souhaite rester dans la plasturgie. J’aimerais me faire une expérience à l’étranger, avant de, pourquoi pas, fonder ma propre entreprise de transformation plastique en France !
Lors de votre recherche d’entreprise pour votre formation Ingénieur Insa en apprentissage, vous avez eu plusieurs propositions, pourquoi avoir choisi Plastic Alpes ? Quels sont vos critères de sélection pour intégrer une entreprise ?
J’ai en effet reçu des offres de plusieurs entreprises, dont Plastic Alpes, qui est un transformateur plastique employant 35 personnes et faisant partie du groupe RGF. Le choix d’une entreprise pour un apprenti est très important, puisqu’il nous engage sur un nombre d’années relativement conséquent et conditionne notre orientation professionnelle. Pour ma part, j’avais une idée assez précise de l’entreprise dans laquelle je souhaitais travailler. Outre le fait de pouvoir améliorer mes compétences techniques, je cherchais une entreprise dans laquelle je me sente à l’aise, où il serait possible de nouer des liens avec mes collègues, une entreprise dans laquelle mon tuteur soit présent pour m’accompagner et me transmettre son expérience. C’est quelque chose que j’ai très rapidement senti chez Plastic Alpes, et qui a fait la différence avec les autres entreprises. Il y a une très forte émulation entre les services, un réel esprit d’entreprise, chacun donne de sa personne pour que les projets se déroulent dans les meilleures conditions dans une perspective d’amélioration continue. Ensuite, je souhaitais travailler pour une entreprise qui offre des perspectives d’évolution. Plastic Alpes est en croissance constante depuis plusieurs années, avec un projet d’expansion et de nombreux investissements au niveau du groupe. Il est motivant pour un apprenti de travailler dans une entreprise qui voit l’avenir comme une source d’opportunités.
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite attirer de nouveaux talents ?
Les apprentis ne cherchent pas forcément les avantages d’une grande entreprise. Le plus important est l’attention et la considération qui leur sont accordées. Il est nécessaire pour une entreprise à la recherche d’un bon apprenti de mettre en place un environnement dans lequel ce dernier pourra évoluer de manière guidée, tout en lui accordant une certaine confiance et autonomie, pour mettre en valeur les tâches réalisées.
En plus d’être doué professionnellement, vous êtes toujours volontaire pour participer aux actions de communication du Cirfap, pourquoi une telle implication ?
Lorsque j’étais égaré professionnellement, c’est l’Ecole de la deuxième Chance et le Cirfap qui m’ont permis de trouver ma voie et d’être épanoui. Je suis convaincu que beaucoup d’étudiants choisissent leur orientation par défaut ou dépit, et finissent, comme je l’ai été, déscolarisés ou dans des études non adaptées à leur besoin. La plasturgie est un domaine trop peu connu, qui offre
pourtant de nombreux débouchés professionnels, et qui permet une indépendance grâce à l’apprentissage. Je suis conscient d’avoir eu de la chance dans mon orientation, et c’est cette chance que je souhaite propager afin d’aider d’autres jeunes dans leur orientation.
Formation
Dans plus de 95% des cas au Cirfap, le « mariage » apprenti-maitre d’apprentissage fonctionne parfaitement. L’apprentissage est une alliance tripartite : un CFA qui accompagne l’apprenti et l’entreprise, une entreprise qui guide son apprenti et un apprenti qui honore la confiance que l’entreprise place en lui. Voici donc les trois principaux ingrédients qui mènent à la réussite.