Zoom sur le parcours inspirant de Benoît Jacquot Bertrand
Benoit Jacquot Bertrand, jeune apprenti, a choisi de suivre un parcours de formation chez Polyvia Formation, notamment un BTS Europlastics et composites, puis un titre professionnel Chef de Projet en matériaux composites. Il souhaite aujourd'hui créer son entreprise.
Qu’est ce qui vous a mené vers la filière plasturgie & composites ?
Durant ma jeunesse, j’ai pratiqué beaucoup de canoé kayak. J’avais un bon niveau et j’ai dû apprendre à réparer mon matériel moi-même, car les réparateurs spécialisés dans ce domaine sont rares et onéreux. Je réparais également le matériel de mes collègues, j’aimais cela et je me suis dit : pourquoi ne pas m’orienter vers les matériaux composites ?
Malgré un bac scientifique en poche, j’ai toujours été touche-à-tout, j’ai besoin d’expérimenter pour comprendre les choses. C’est ce qui m’a fait choisir l’apprentissage.
J’ai eu la chance que mon entourage sportif me parle de Compositec (aujourd’hui Polyvia Formation), je me suis renseigné, mais la formation qui m’intéressait était d’un niveau bac+2. J’avais deux possibilités : un DUT sciences et génie des matériaux, avec seulement un stage court et le BTS Europlastics en apprentissage à Canet en Roussillon (je suis originaire de Montpellier). Dans ce BTS, la partie formation sur les composites était intéressante et on avait la possibilité d’un stage optionnel à l’étranger. Mon choix a été vite fait.
Racontez-nous comment s’est déroulée votre formation en BTS Europlastics pour la partie entreprise ?
Après avoir été sélectionné, j’ai été accompagné dans la recherche de mon entreprise d’alternance par Sophie Viguié qui m’a mis en contact avec l’entreprise Akwel (ex MGI Coutier, équipementier plastique pour l’automobile). C’est une belle entreprise et c’était un beau projet : suivre la création de l’atelier d’injection. D’ailleurs durant mon apprentissage, l’entreprise est passée de 8 à 12 machines ! Cela a été une formidable expérience : l’usine est un modèle de propreté et de gestion avec de fortes valeurs humaines.
Mon tuteur école, Monsieur Lazo avait coutume de dire que c’était une entreprise vitrine. Suite à mes expériences, il est vrai que leur application du Lean Manufacturing (méthode de gestion et de suivi de production) est une de mes références.
Dans cette entreprise, on m’a fait confiance et on m’a confié de plus en plus de responsabilités. J’ai aussi pu toucher à tout : mon- ter les outillages, nettoyer les machines, préparer la production et même faire des lancements de production. Comme j’étais demandeur, j’ai également pu déployer un fichier de suivi du taux de rendement synthétique et des cartes de contrôle pour prévoir les déviations liées au process. J’ai eu un super tuteur d’entreprise, Cédric Padey : il avait beaucoup d’expérience, il m’a fait confiance et a su me laisser l’autonomie dont j’avais besoin. Plus globalement toute l’équipe était très sympathique et m'a bien intégré. Et cerise sur le gâteau, mon responsable Monsieur Valderrama m’a permis de partir deux mois à Birmingham pour un stage dans l’usine du groupe qui fabrique des pièces pour Jaguar et Land Rover. C’était une expérience complémentaire très enrichissante, où j’ai aussi pu travailler avec le bureau des ingénieurs.
Et côté formation ?
Le rythme de l’alternance me convenait bien. Il y avait un internat à Canet et j’ai pu trouver un petit appartement à louer ponctuellement à Monteux à proximité de l’entreprise. Les formateurs étaient de bonne qualité et très à l’écoute. Nous étions une petite promotion, ce qui fait que les cours étaient pratiquement sur-mesure, c’est une vraie chance. Pour la partie atelier, j’avais même la possibilité de ne faire que des composites. On avait un livret pédagogique qui nous suivait en cours comme en entreprise que chaque formateur/ tuteur complétait au fur et à mesure de notre parcours. Nous y inscrivions aussi notre appréciation sur notre travail, ce qui nous permettait de prendre du recul et mettre en corrélation notre appréciation et celles des formateurs/ tuteurs.
Un retour d’expérience global sur ces deux ans de BTS en alternance ?
Ce BTS m’a beaucoup apporté car l’entreprise et les équipes m’ont fait confiance aussi bien sur des tâches de production que d’amélioration, on m’a aussi laissé me pencher sur mes idées. J’ai trouvé ce que j’étais venu chercher. Il me manquait un peu de matière sur les composites thermodurcissables, mais depuis ma formation (en 2015) le référentiel a changé. Aujourd’hui je peux dire que cela a été une richesse pour moi d’apprendre dans le domaine des thermoplastiques.
Vous avez ensuite poursuivi votre cursus par le titre professionnel Chef de Projet en matériaux composites chez Compositec (aujourd’hui Polyvia Formation) ?
Oui c’était mon idée de départ ! J’avais un bon profil, j’ai donc pu choisir mon entreprise. Mon choix s’est orienté vers Owens Corning, le leader mondial de la fibre de verre, afin de développer mes compétences en composites. Les formations de Compositec / Polyvia Formation sont très réputées dans le secteur de la plasturgie. Le niveau est excellent. J’ai un souvenir très vivace de notre formateur en gestion de projet, Philippe Tronquoy, aujourd’hui malheureusement décédé, qui était selon moi un ténor dans sa discipline. Pour moi, cette formation est l’équivalent d’un niveau d’ingénieur spécialisé dans les composites : elle nous donne les éléments de langage qui nous permettent d’être compris par tous, de l’opérateur à l’ingénieur.
Mais votre parcours ne s’arrête pas là ?
Non effectivement, j’ai complété ce parcours par un master en pilotage industriel à Albi, toujours en alternance, cette fois avec l’entreprise Michelin. Mon but était de compléter mes acquis par une spécialisation en management industriel.
Après ce parcours inspirant, quels sont vos projets pour demain ?
Une intervenante à Compositec nous avait demandé de travailler sur la création d’un projet. J’étais à ce moment-là en cours et en entreprise avec un collègue, Sébastien Leprivey qui a proposé de réfléchir sur la récupération des déchets thermoplastiques de la montagne pour les valoriser et sensibiliser le grand public. De cette idée est né notre projet actuel "Ecoprises", il s’agit de développer un procédé pour intégrer la fabrication des prises d’escalade dans une économie circulaire. Nous sommes 3 associés : Sébastien, Hugo Pheulpin et moi-même embarqués dans la création de cette entreprise. Nous venons d’ailleurs de recevoir une bourse “Tremplin” de la French Tech pour accélérer notre développement !
Quel recul pouvez-vous prendre aujourd’hui sur le chemin parcouru ?
Je me rends compte avec amusement que c’est le sport qui m’a amené aux composites et je vais aujourd’hui utiliser mes compétences dans ce domaine pour servir le monde du sport, c’est un joli clin d’œil ! J’ai toujours été sensible à l’environnement, et je suis persuadé que l’on change mieux les choses depuis l’intérieur, donc travailler sur un projet d'économie circulaire prend pour moi tout son sens.
BTS Europlastics et composites
Le BTS Europlastics & composites forme des techniciens polyvalents dotés de compétences techniques, d'une forte connaissance des matières ou encore de capacités managériales.
Titre pro Chef de projet en matériaux composites (niveau licence)
Le chef de projet acquière de solides connaissances en matériaux et procédés composites, couplées à une méthodologie transversale de gestion de projet.