Le biosourcé, un nouveau pas vers le développement durable
Les matières plastiques biosourcées sont élaborées en partie ou en totalité à partir de ressources renouvelables, végétales principalement. Les matériaux obtenus vont dans certains cas être substituables aux matières pétrosourcées (PA, PE, PUR, PVC, … - monomères biosourcés), dans d’autres cas ils seront propres à la voie du végétal (PLA, PHA, PBS, … charges biosourcées).

Les entreprises prennent le virage du biosourcé

Avec une conscience très forte de l'importance du développement durable en tant qu'élément vital de toutes activités, les entreprises proposent de plus en plus de solutions respectant au mieux l'environnement en diminuant au maximum l'impact des emballages sur la nature. S'inscrivant dans la tendance globale d'une alimentation plus écologique, il apparait alors comme important d'attirer davantage l'attention des consommateurs sur les méthodes de production et avec quels matériaux sont emballés les produits alimentaires.
RPC Promens Consumer Nordics a développé une bouteille de lait d'un litre issue intégralement d'un biopolymère non pétrolier fabriqué à partir de canne à sucre. Une innovation exclusive, en cours de développement, consiste à mélanger le polymère à un matériau de remplissage minéral, ce qui est une première mondiale. Ce système permet de réduire la quantité de polymère de chaque bouteille sans altérer sa robustesse ni ses performances tout en améliorant son profil environnemental.
Pour sa première application commerciale, la nouvelle bouteille Modul a été sélectionnée par Skånemejerier, le leader suédois des produits laitiers, pour sa gamme de laits non homogénéisés. La bouteille blanche Modul de 1 litre fabriquée par extrusion-soufflage est disponible avec plusieurs systèmes de bouchage et comporte sur les quatre faces une étiquette appliquée par RPC Promens.
Lactips, spécialiste des bioplastiques hydrosolubles, annonce une levée de fonds de 1,2 million d'euros auprès d’Emertec et de Demeter. Cette levée de fonds doit permettre le financement de l'industrialisation de ses premiers produits, l'élargissement de sa gamme et son déploiement commercial.
En effet, la startup a mis sur le marché une innovation prompte à révolutionner l'emballage par film plastique : un produit hydrosoluble, biosourcé, compostable et comestible à base de protéine de lait. Par ailleurs, le plastique obtenu se solubilise très bien à froid, il est en outre biodégradable et compostable donc inerte pour l'environnement. Société de capital-risque indépendante créée en 1999, Emertec Gestion gère 150 millions d'euros au travers de fonds levés auprès de grands investisseurs institutionnels et d'industriels. Investisseur chez Lactips, le FPCI (Fonds Professionnel de Capital Investissement) Emertec 5 est dédié au financement en amorçage de sociétés technologiques innovantes permettant de réduire l'impact de l'activité humaine sur l'environnement.
La technologie de Lactips devrait trouver ses premiers débouchés dans le domaine de la détergence, en remplacement de l'alcool polyvinylique utilisé dans l'emballage des tablettes de lessive. Mais elle devrait également intéresser les grands industriels de l'agroalimentaire. Elle pourrait par exemple permettre de fabriquer des dosettes dont l'emballage comestible se dissout dans le liquide, ou encore des couverts que l'on pourra mettre à composter plutôt que de les jeter après usage.
Une prise de conscience appuyée par les règlementations

Comme nous l'avons vue dans notre précédent article qui concerne l'interdiction des sacs plastiques à usages unique en caisse dans les supermarchés, l'état est en train de mettre en place un certain nombre de règlementations en faveur du développement durable.
À partir de juillet 2016, seuls pourront être distribués pour emballer les marchandises dans les points de vente :
- les sacs plastique réutilisables de plus de 50 µm d'épaisseur (vendus ou non en caisse), quelle que soit la matière plastique utilisée
- les sacs pour emballage alimentaire, distribués en rayon boucherie, poissonnerie ou pour la pesée des fruits et légumes en vrac par exemple, quelles que soient l'épaisseur et la matière plastique utilisée
- les sacs constitués d'une autre matière que le plastique (papier, carton, tissu, etc.)
- les sacs compostables constitués de matières biosourcées, c’est-à-dire à base de matière végétale (amidon par exemple), à condition d'avoir une épaisseur supérieure à 50 µm s'ils sont distribués en caisse
Par ailleurs, sont dorénavant interdites la production, la distribution, la vente, la mise à disposition et l’utilisation d’emballages ou de sacs fabriqués à partir de plastique oxo-fragmentable, matière dégradable, mais ni assimilable par les micro-organismes, ni compostable.
À partir du 1er janvier 2017, l’interdiction est étendue :
- aux sacs en matières plastiques à usage unique (de moins de 50 µm d'épaisseur) non compostables, destinés à l’emballage de marchandises au point de vente autres que les sacs de caisse, notamment les sacs distribués en rayon
- aux emballages plastiques non biodégradables et non compostables, pour l’envoi de la presse et de la publicité (mise sous blister)
La teneur en matière biosourcée des sacs plastique compostables autorisés doit augmenter de façon progressive : • 30 % en janvier 2017 • 40 % en janvier 2018 • 50 % en janvier 2020 • 60 % en janvier 2025 En 2020, ce sera au tour de la vaisselle jetable en plastique (gobelets, verres et assiettes jetables) d’être interdite, sauf si elle est compostable en compostage domestique et constituée de matières biosourcées.
Le biosourcé
Les matières plastiques biosourcées sont élaborées en partie ou en totalité à partir de ressources renouvelables, végétales principalement. Les matériaux obtenus vont dans certains cas être substituables aux matières pétrosourcées (PA, PE, PUR, PVC, … - monomères biosourcés), dans d’autres cas ils seront propres à la voie du végétal (PLA, PHA, PBS, … charges biosourcées).
L’intérêt de ces matériaux réside dans le caractère renouvelable de la ressource, favorable à l’éco-conception. Les capacités de production sont actuellement en forte progression, favorisée notamment par la demande croissante des donneurs d’ordres qui souhaitent accéder à de nouveaux marchés et se différencier de la concurrence.
Mais les matières biosourcées suscitent des questionnements : Le prix de ces matières est généralement plus élevé, comment les avantages en termes d’accès à de nouveaux marchés, d’atouts marketing permettent-ils de compenser l’écart de coût de la matière première ? Quels sont les progrès actuels en termes de performances de matériaux et de disponibilité ? Les matières biosourcées sont-elles vraiment écologiques ? L’utilisation de terres cultivables destinées à l’industrie est toutefois très marginale et des progrès vont dans le sens de valoriser le végétal tout entier, voire même d’utiliser des déchets, et de mieux gérer la fin de vie des produits.
Pour aller plus loin sur les plastiques intelligents, biosourcés et dégradables, le Centre de Formation de la Plasturgie propose des formations liées à l’utilisation de plastiques biosourcés et biodégradables :
Sources : - http://acteursdeleconomie.latribune.fr/en-bref/2016-02-09/lactips-leve-1-2-million-d-euros-pour-accelerer-son-developpement.html?platform=hootsuite - https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/actualites/008384