Rencontre avec Eric Guaglianone, l’expert en extrusion
Eric Guaglianone est formateur spécialisé en extrusion pour Polyvia Formation continue, rencontre avec un expert en extrusion.

Quel a été votre parcours avant de devenir formateur pour Polyvia Formation ?
J’ai toujours travaillé dans le domaine de l’extrusion, depuis 1989. Lorsque j’étais jeune, j’étais un bon joueur de rugby, j’ai même été présélectionné au racing 92 à Paris. A cette époque mon club isérois m’a proposé un emploi et c’est ainsi que j’ai découvert l’extrusion. J’avais seulement un BEP maintenance en poche, je sortais tout juste de l’école. J’ai été embauché chez Ilex France, entreprise spécialisée dans le secteur d'activité de la fabrication de plaques, feuilles, tubes et profilés en matières plastiques à Renage. Là-bas j’ai occupé tous les postes d’opérateur à chef d’atelier. Suite au rachat de l’entreprise, en 2012, j’ai souhaité partir. J’ai alors rejoint le Groupe Maine, spécialiste de la menuiserie en PVC, à Dôle sur un poste de responsable de production.
Lorsque le site a fermé en 2014, j’ai choisi de faire un bilan de compétences, cela a été l’occasion d’une remise en question. J’ai profité de cette période pour m’impliquer dans le domaine associatif. J’ai notamment fait deux stages. Le premier chez Messidor, qui propose aux personnes souffrant de troubles psychiques, une possibilité de rétablissement par le travail. J’y ai encadré de petits groupes sur des missions de réinsertion en entreprise. Puis j’ai enchainé par un second stage avec l’association Solid’Action qui accompagne l’insertion sociale et professionnelle des détenus. J’ai encadré des groupes sur du travail en espaces verts pour des collectivités. A la suite de ces expériences qui m’ont passionnées, j’ai trouvé un poste de responsable d’atelier au centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier. J’ai adoré cette période. Certes la mission était difficile : il fallait trouver le juste équilibre entre souplesse et fermeté pour gérer une équipe de 50 détenus avec les contraintes du monde de l’entreprise, des clients, un timing et un produit de qualité à tenir, mais j’ai réussi à créer des liens de confiance.
Au bout de deux ans, j’ai été approché par un cabinet de recrutement qui m’a proposé un poste au CFP qui recherchait un formateur spécialisé en extrusion. C’est ainsi que j’ai rejoint ce qui s’appelle aujourd’hui Polyvia Formation. C’était en mars 2017. Depuis j’exerce mes missions de formateur en extrusion dans les usines, sur tout le territoire national et parfois même jusqu’en Algérie. L’extrusion, on en trouve de Berck dans le Nord Pas de Calais, jusqu’à l’Alsace, dans la Marne et dans le Sud de la France, même si c’est moins fréquent.
Qu’est-ce qui vous motive particulièrement dans vos missions de formateur ?
La formation m’a permis de renouer avec le milieu ouvrier dont je suis issu et que j’affectionne particulièrement. J’ai l’avantage d’avoir une vision globale du monde de l’entreprise, de très bien connaitre le secteur des ateliers et ses problèmes de maintenance.
Ce qui me motive avant tout, c’est la satisfaction du client. J’aime maitriser mon sujet, je suis heureux lorsque les salariés apprenants ressortent enrichis de ces sessions de formation. Je leur transmets une méthode, une autre façon de travailler. Je suis à l’écoute de leurs problématiques du quotidien, je les comprends car j’ai moi aussi occupé ce type de poste auparavant.
Je sais que c’est là ma force et ma valeur ajoutée sur ce poste de formation continue. Ces salariés connaissent parfaitement leur métier, ils me transmettent aussi beaucoup.
Vous êtes donc spécialiste en extrusion ?
Oui mon expertise se limite à l’extrusion, mais mon planning de formation est plein car les demandes sont nombreuses, essentiellement sur des formations intra-entreprises. Je passe environ 80% de mon temps à animer des formations certifiantes : des CCP que j’anime et que j’évalue, mais également des CQP, comme celui de monteur régleur. Dans ce cas, j’aime que les livrets de rendus soient nickel.
J’apporte une grande attention à la présentation de ces livrets et au montage des dossiers, les entreprises y sont sensibles. Je prends le temps avec les salariés sur ce point car j’aime le travail bien fait et c’est aussi l’image de l’entreprise que l’on porte par ce document.
L’extrusion représente peut-être 30% des procédés en plasturgie, mais il existe de nombreux procédés en extrusion, on ne peut pas les connaitre tous. Aujourd’hui Polyvia Formation recherche de nouveaux formateurs, spécialiste d’autres procédés, mais ce sont des profils difficiles à trouver. Le formateur doit avoir de l’expérience et effectuer de nombreux déplacements.
Quel regard portez-vous sur votre expérience de formateur aujourd’hui ?
Je suis résolument un formateur de terrain. J’aime avant tout le contact. Par exemple, demain je commence à 8h00, avec les salariés en formation, nous démontons complètement une tête d’extrudeuse. Je m’adapte au planning et à la situation des entreprises lorsque j’y suis en formation. Les clients apprécient que l’on puisse également se rendre disponible pour répondre à leurs questions hors formation, cela permet également d’entretenir le lien.
L’expérience de terrain montre parfois qu’il est utile d’insister sur certains aspects plutôt que d’autres, notamment en lien avec les fonctions et rôles des salariés spécifiques à leur entreprise. Par exemple, parfois le suivi des indicateurs de production relève plutôt des compétences d’un chef d’atelier ou d’un chef d’équipe.
Avez-vous une anecdote de formation à nous livrer ?

Je pense à une mission en Algérie où lors d’une formation, un chef m’a fait quitter le groupe pour me demander de résoudre un problème sur une machine. J’identifie rapidement la problématique, mais celui-ci me contredit et me fait envisager de multiples autres options qui s’avèrent toutes inefficaces. Le lendemain lorsque je reviens sur site, il m’avoue avoir voulu tester mes compétences et confirme que j’avais bien détecté le problème réel !